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Les caselles

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Les causses du Lot, royaume de la pierre, sont aussi celui de l'architecture de la pierre sèche.

On y découvre des petites constructions de pierre sèche. Il semble que le terme le plus ancien utilisé soit celui de cazelle (caselà) ou caselle employé plus spécifiquement au Nord de la vallée du Lot et sur le causse de Gramat. Le terme cabane (cabana) s'emploie surtout au sud de la vallée du Lot et sur le causse de Limogne. Celui de gariotte, même s'il est le plus prisé, n'est utilisé que dans les alentours de Cahors. En Languedoc on les appelle capitelles, mais leur appellation et leur forme varie suivant les régions : cabanes en Périgord, cadoles en Champagne, tonnes en Auvergne ou chibelottes en Velay.

Ces abris, quel que soit le nom qu'on leur donne, n'ont pas plus de deux siècles. Les constructions en pierre sont issues de la mise en culture de terrains où la roche est affleurante. L'épierrage de ces terres était une pratique nécessaire consistant à débarrasser les parcelles des pierres, cailloux ou blocs gênant la culture.


Cette opération, effectuée chaque année après le labour, impliquait l'accumulation des pierres sous la forme de divers témoins : tas, murs, guérites et caselles.

Ces constructions sont faites sans mortier, les moellons sont des pierres utilisées brutes, non taillées ou légèrement dégrossies, dans tous les cas, un calage de petites pierres est nécessaire afin d'éviter les effets de tassement. Il n'y a pas de charpente dans la cazelle, l'encorbellement est le principe de construction qui permet de couvrir un espace sans l'aide d'une charpente. Chaque assise en pierre est posée en saillie de la précédente, chaque pierre est un corbeau, l'ensemble s'appelle un encorbellement. Certaines constructions sont constituées de deux encorbellements, la liaison étant assurée par de grandes dalles. Pour une construction de plan circulaire, la voûte est édifiée en un seul encorbellement.

Ces constructions avaient en tous les cas la fonction commune d'abriter le berger des intempéries, de ranger les outils agricoles, de soustraire au soleil les boissons et les provisions pour la pause du midi, de servir de lieu de repos pour le paysan ou le vigneron harassé par la pénible besogne des champs ou de la vigne. Elles sont construites dans les lieux les plus divers et si l'on en trouve parfois à côté des maisons, le plus souvent elles sont isolées dans les champs, les vignes, les pacages ou les bois. Elles sont orientées généralement entre le sud et l'est.

Au XIXème siècle elles sont nombreuses, plusieurs centaines dans l'ensemble du Quercy.Progressivement laissées à l'abandon, aujourd'hui les caselles font l'objet d'une sauvegarde grâce à certaines associations et des particuliers.

Sur les plateaux quercinois arides, comme le causse de Gramat, l'eau fut souvent un souci constant. Dans les pâturages les plus éloignés, de grands bassins creusés dans les affleurements rocheux compacts, recueillaient la pluie pour abreuver le bétail. La légende attribue ces lacs à Saint-Namphaise. On peut voir un lac de Saint-Namphaise au Nord de Livernon, en bordure de la route, c'est un miroir d'eau au pied d'une caselle.

 

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